Des années que c’est une histoire compliquée entre le beurre de karité et moi…
Question d’odeur d’abord : trop souvent, s’il n’est pas désodorisé, il évoque à mon nez la fiente de chauve-souris. Berk.
Question de fraîcheur aussi : trop vieux et mal conditionné, il rancit vite, jaunit et sent bien plus mauvais encore.
Question de packaging : on en trouve facilement dans les épiceries africaines et indiennes du côté de la porte de La Chapelle à Paris, mais dans des petits ramequins de plastique et de qualité très aléatoire! J’en ai eu quelques boules très fraîches avec une délicieuse odeur de noix il y a quelques années, mais je n’en ai trouvé qu’une fois : le reste du temps il était jaune, “transpirant”, rance. Déception qui m’a presque poussée à arrêter totalement de m’en servir!
Question de prix enfin… J’ai découvert en été 2016 des pots en verre de beurre de karité (d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique dd l’Est, ce qui m’avait permis de me faire une idée plus précise des différents crus avec leur composition différente, notamment pour ce qui est de la teneur en insaponifiables : à l’usage, on ne peut confondre! Et pour ma part, même si le karité de l’est, le Nilotica, est plus souple et facile à utiliser avec une légère odeur toute douce de noisette, je préfère le Paradoxa, beurre de karité de l’ouest!) qui m’ont permis d’éviter toute vergeture en fin de grossesse. Mais quand j’ai fini mes 2 petits bocaux, plus moyen de recommander sur le site par les moyens de paiement que je préfère, et depuis je ne sais même plus quel était le site en question.
Je m’étais donc rabattue sur celui-ci, trouvé à prix raisonnable et de qualité tout fait correcte en magasin bio.
- Produit ok, mais peu séduisant à mes yeux. En arrivant à la fin du pot, je me disais même que j’allais cesser d’en acheter et en rester à mes huiles chéries (sésame et ricin) et aux baumes homemade que je préparer avec elles en jouant sur à quantité de cire d’abeille pour varier les textures.
Mais c’était sans compter sur un retournement de situation avec le coup de cœur absolu que j’ai eu au salon du bien-être 2019 à Draguignan, où j’exposais.
https://www.lesmerveillesdukarite.fr/
Voilà le nom de l’origine de la petite merveille (oui oui, mot fort bien choisi pour intituler la boutique qui les vend, que ce soit en ligne ou sur salons et autres événements)!
C’est un beurre de karité qui vient d’une coopérative de Côte d’Ivoire et arrive à Marseille où il sera ensuite acheminé un peu partout en France et en Europe.
Eh bien c’est fort simple, je n’ai jamais vu un beurre de karité aussi frais, blanc (ben oui, si c’est jaune, c’est qu’il vieillit) avec une odeur délicieusement parfumée (attention à ne pas acheter du beurre de karité raffiné qui a perdu toutes ses propriétés et n’est guère qu’un corps gras inactif : c’est sûr qu’il ne sent pas mauvais, celui-là, mais qui a envie d’un produit mort juste pour se badigeonner d’un excipient autre que minéral?).
La présentation sous forme de petites calebasses est une idée de génie! Utilisation de ressources locales, élégance du packaging (cadeau original et chic!), efficacité contre la lumière et l’humidité. 😇 En fait, se procurer plusieurs petits contenants peut être une bonne idée pour préserver au maximum la fraîcheur et la qualité du produit. Cela dit, en fonction de l’utilisation que vous en faites, on peut s’en procurer en plus grosses quantités sur le site.
[ Pour ceux qui voudraient plus de détails sur la composition du beurre de karité et ses différentes catégories, je vous mets ici l’extrait d’un très bon article que j’avais conservé à l’époque (venu du Boudoir de Rachel, ce me semble).“Anciennement appelé Butyrospermum parkii, (1) le karité a préféré changer de nom (et on le comprend) et adopte maintenant la dénomination plus élégante de Vitellaria paradoxa. (2)
On le trouve sous forme d’arbre atteignant jusqu’à 12 m de haut, dans des pays où il pleut 400 à 1200 mm par an. (3) Ça n’est de toute évidence pas la seule condition pour sa croissance, vu qu’on croise assez peu de karités en Bretagne alors qu’on y reçoit 785 mm d’eau sur la tête tous les ans particulièrement quand je sors faire une balade.
Non, le Butyrospermum parkii, qui aime les températures clémentes situées entre 22 et 30 °C, (2) se rencontre surtout en Afrique, plus particulièrement entre l’Éthiopie et le Sénégal en passant par la « Cote De voire », dit l’article (3), dont on pourrait du coup peut-être douter de la pertinence si ça n’était confirmé ailleurs. (2)
On tire le beurre de karité des graines de l’arbre du même nom, après séchage. (2,4)
Le karité se divise en deux sous-espèces : le Vitellaria paradoxa sous-espèce Paradoxa et Vitellaria paradoxasous-espèce Nilotica.
Les deux sous-espèces se distinguent par leur habitat (à l’ouest pour la Paradoxa, à l’est pour la Nilotica) et par leur composition. (2,5)
Le beurre de karité Nilotica contient beaucoup plus d’acides gras insaturés que son homologue Paradoxa– il contient en fait plus d’acide oléique, insaturé, et moins d’acide stéarique, son équivalent saturé. (2,5)
Ça vous rappelle de vagues histoires de maladies cardio-vasculaires et de graisses bonnes ou mauvaises pour la santé, mais vous n’avez pas l’intention de boulotter votre karité ?
Cette information est quand-même importante. L’acide oléique fondant entre 16,3 °C (6) et son poto le stéarique à 69,3 °C, (7) le beurre de karité Nilotica sera plus facile à travailler à température ambiante qu’un beurre de karité Paradoxa.
Il est donc idéal pour réaliser des baumes ou autres crèmes fouettées au karité, et s’applique mieux que le beurre de karité classique.
Le karité, quelque soit sa sous-espèce, est connu de l’industrie cosmétique pour ses propriétés émollientes sur la peau et les cheveux. (1,8-9) Il contient jusqu’à 20 % de lupéol, une molécule utile pour maintenir la texture et l’intégrité de l’épiderme (8), mais aussi de la vitamine C (10), des vitamines A, D et F (4) de la vitamine E (ou tocophérol) et des composés phénoliques. (11)
Bref, c’est plein de bonnes choses pour l’épiderme et la fibre capillaire. (4)
Le Nilotica contient par contre moins de tocophérol, ou vitamine E, que le Paradoxa. Il aura donc des propriétés antioxydantes et anti-âge moindres, et on pourra le conserver moins longtemps. (12)” ]
Alors, à quoi me sert-il, ce beurre de karité?
Puisque c’est quand même tout le but de cet article!!! Partager avec vous un petit cadeau de Dame Nature… 🎁🎉
1. À traiter les petits bobos de la peau sur lesquels je n’ai pas envie d’appliquer une huile trop fluide et glissante ni un baume trop gras à faire pénétrer…
L’avantage du beurre de karité, c’est que l’affaire est rondement menée : application, massage rapide en petits cercles, et hop, tout est “absorbé”, pas de trace grasse qui persiste.
2. À appliquer sur le contour des yeux quand la peau donne des signes de sécheresse avec ridules de déshydratation (et pourtant habituellement je ne mets RIEN sur cette zone-là, car ça finit toujours par migrer et me piquer les yeux).
Super anti-rides, donc.
En ce moment, je traite ainsi une petite plaque de desquamation (eczéma? Ni rougeur ni démangeaison, mais la peau n’est pas “normale”. Est-ce que vous avez remarqué aussi que votre peau se dessèche en ces temps de confinement? Je soupçonne l’eau du robinet d’être plus chlorée que d’habitude…) qui est apparue il y a 3-4 jours au bas de la paupière fixe du coin interne de mon œil gauche. Et ça va mieux!
(Ça peut faire un démaquillant solide très efficace, aussi!)
3. Ce qui est merveilleux, c’est que la peau reste mate et douce une fois qu’elle a absorbé le beurre de karité. Pas de côté luisant ni encore gras. Du coup, il peut être merveilleux sur les mains car on peut mener sa vie tranquille tout de suite après. Idem pour les pieds : et la corne disparaît, même pas besoin de gommer ou râper!!! (Quand j’ai des pieds très échauffés après une journée intensive de marche -ou de piétinement sur talons hauts!-, j’applique l’équivalent d’une noix de beurre de karité sur les 2 pieds après l’avoir bien chauffé et assoupli dans les mains, j’enfile une paire de chaussettes en coton, et hop pieds tout neufs le lendemain matin!)
(Et vous allez voir l’état de vos ongles après! Blancs, costauds, poussant plus vite… Bonheur!)
Idem pour les hommes qui veulent bien du baume à lèvres mais surtout pas d’effet glossy!
4. Pour les cheveux, il est rare que je l’utilise pur, sauf pour éliminer des fourches que je n’ai pas encore envie de couper. Alors je me contente de chauffer une demi noisette de beurre dans mes mains, et je viens masser les pointes sèches entre mes doigts, mais vraiment juste l’extrémité des cheveux. Les fourches disparaissent comme par miracle, et je n’ai pas forcément besoin de couper derrière s’il y en avait peu et que j’ai encore de la densité. 😇😇😇
Cela étant, on peut aussi créer un sujet masque avant-shampoing en mêlant à parts égales du beurre de karité et du gel d’aloé véra : huile de coude ou bon robot sont nécessaires, mais il est difficile de faire plus simple et minimaliste! Hydratation ET nutrition sont au rendez-vous. Qui dit mieux?
Alors, qui va se ruer sur du beurre de karité, maintenant? En plus, j’ai cru voir qu’ils font une promo en ce moment sur les calebasses… 😜
https://www.lesmerveillesdukarite.fr/
(Oh la jolie pâte blanche crémeuse!)